dimanche 25 septembre 2016

Ric O'Barry's Dolphin Project : Taiji 1

http://kemurioita.blogspot.com/2016/09/robs-dolphin-project-taiji-i.html

Je tiens tout d'abord a remercier le ROB's Dolphin Project pour la publication des photos ainsi que l'accueil.
Depuis tout petit, le monde du silence me fascine. Enfant, je rêvais d'être plongeur sur la Calypso, faut dire que nous sommes tous plongeurs dans la famille. Après avoir vu le film "The Cove", Oscar du meilleur film documentaire 2010, je décidais qu il fallait que je fasse quelque chose, cliquer et partager ne me suffisait pas. De plus, ce massacre se passant dans le pays dans lequel je vis, je ne pouvais pas rester là. La décision d'y aller fut prise instantanément. Après tout, comme le disait le capitaine Albert FALCO, aujourd'hui nous avons la chance extraordinaire de pouvoir être les acteurs d'un changement vers un monde durable et équitable. 

Après un échange de mails, je rejoignais le groupe de Ric O'Barry Dolphin Project. À l'heure actuelle ROB Dolphin Project est le seul groupe d'activistes à Taiji. J'ai décidé de les rejoindre car leur action est à la fois pacifique et informative (le ROB Dolphin Project ne tolère aucune confrontation avec qui que ce soit) et ses membres entretiennent de bonnes relations avec les gens et la police. C'est ce qui m'a poussé à les rejoindre. On peut y aller seul mais je ne le recommande pas, parce que la situation peut être tendue et parce que le Dolphin Project connait bien les lieux et possèdent beaucoup d'informations sur l'activité des pêcheurs.

Taiji est une petite ville de pêcheurs située dans la préfecture de Wakayama soit une dizaine d'heure de trajet depuis Oita. N'ayant qu'un long week-end, le plus rapide fut de traverser Shikoku de nuit, remonter dans un ferry pour Wakayama puis rouler jusqu'à Nachi-Katsuura où se trouva l’hôtel. Parti le vendredi soir, j'arrivais le samedi matin, la route longe la mer et j’étais surpris tant le paysage était beau (une côte rocheuse faite de criques à l'eau claire), les écoles de plongée étaient nombreuses et je me demande encore comment peut-on profiter du spectacle de la vie sauvage, profiter du vivant alors que juste à côté les pêcheurs tuent de façon brutale les mêmes espèces que les plongeurs et touristes viennent voir.

On peut voir sur la route plusieurs sculptures, de jolis dessins de dauphins, on vend le vivant, une image,  alors qu il se passe l'inverse : l'esclavage et la mort d’espèces animales fragiles et proches de l'homme par son organisation, et son intelligence. 
L'image de la baleine avec son baleineau nageant gracieusement.

Des dessins mignons pour vendre l'image du bonheur

La première chose que j'ai vu en arrivant fut le baleinier placé fièrement en bord de mer devant le soit-disant musée de la baleine. Arrivé à Nashi-Katsuura, je me rendais directement à la gare pour trouver mon hôtel. À l'office de tourisme, bien que la personne me repondait, elle n'etait pas disposée à m'aider plus que ca. Elle m'emmena dans un petit office touristique où la dame m'invitait à prendre un hôtel dans la ville à côté à plus de 10 kilomètres. Elle me répétait que tous les hotels étaient pleins ce qui étaient faux puisque mon hôtel sur le port était quasiment vide). Je sentais vraiment de la méfiance envers moi. Par chance, Tim, le coordinateur des volontaires me contacta des États-Unis me demandant d'attendre un peu car ce jour la fut une RED COVE, 38 dauphins furent déportés vers des bassins pour être vendus à des delphinariums (selon le site ROB Delphin Project les plus gros clients sont la Chine, la Russie, la Turquie, Dubai et la Corée). 

Je fis donc un tour dans la ville de Katsuura dont l’activité tourne autour de la pêche et du tourisme,  De nombreux bateaux emmenaient les touristes pour une mini croisière, si l’idée est bien il n'y a rien de pédagogique et tout est fait pour détourner ou maintenir le touriste (qui parfois le veut bien) dans l'ignorance.
Katsuura
Gare de Katsuura
Katsuura
Vue du port de Katsuura avec l'un des nombreux hotels

Un promene-couillons, et toujours cette mise en avant de la faune.

Un autre promene-couillons
 Je rencontrais par hasard les 2 volontaires du ROB Delphin Project de retour de leur reportage.
Ils me racontèrent ce qu'ils avaient vu et ce fut terrible. La sélection fut brutale et plusieurs dauphins furent blessés (photos et vidéo a l'appui pour le blog), leurs cris glaçant le sang. Quant aux globicéphales, ils étaient dans un filet à part attendant leur sort.

La journée n’était pas finie pour autant car ils devaient écrire leurs articles pour le site ROB Delphin Project ( Lien vers l'article décrivant la journée du 17/09/2016 : "sold into servitude / I ll take the baby ). 

J'en profitais pour aller faire un tour autour du musée de la baleine. Sur la route qui y mène, on peut voir des statues de baleines, encore une fois ils vendent l'inverse de ce qu'ils font à savoir tuer ! C'est d'ailleurs un baleinier qui accueille le visiteur.
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Pas de harpon ! Pourquoi ? On imagine sa taille en voyant le diamètre du canon.

Pour déguiser la chasse à la baleine, le Japon prétend faire des recherches

Deux choses m'ont étonnées : la première, la flèche du harpon a été retirée peut-être pour éviter, je pense, que les gens se rendent compte de la brutalité de cette pratique. La deuxième est cette pince exposée qui servait à hisser la baleine sur le bateau usine posée à côté un panneau explicatif. Je me suis vite rendu compte que le musée était un élément pour justifier et glorifier la pêche à la baleine. Comme si le site n’était pas assez lugubre, le spectateur peut se divertir avec des shows de dauphins et manger de la baleine dans le restaurant juste à côté. Durant mon tour, je me suis senti surveillé car 2 voitures ralentissaient, faisaient des demi-tours et s’arrêtaient brièvement. 
Musee de la baleine

Restaurant à côté du musée (on y sert des Ramen, Udon, Kujira don (bol de riz avec des morceaux de baleine). Beaucoup de restaurant des environs servent de la baleine et du dauphin.
Je tiens à dire qu'il ne s'agit pas d’une opinion contre le Japon mais bien contre une pratique qui n'est pas culturelle. Les mammifères marins sont des espèces fragiles et protégés, et douée d'une incroyable intelligence (des scientifiques ukrainiens viennent de prouver que les dauphins communiquer entre eux comme les hommes) avec une organisation sociale similaire à celle de l'homme. La viande de dauphin est hautement contaminée en mercure qui peut engendrer des malformations, infertilité, cancers. Enfin la chasse à la baleine est illégale (la Cour Internationale de Justice a rendu son verdict l'an dernier mais le Japon continue de l'ignorer).

Ric O'barrys Dolphin Project a besoin de chacun de nous. 

Vous pouvez visionner le film "The Cove
Aller à Taiji et devenir un Cove Monitor et/ou suivre toutes les infos sur Taiji : https://www.facebook.com/RicOBarrysDolphinProject

Contacter l'ambassade du Japon en France

Mais le plus important, refuser, boycotter les delphinariums comme Marineland, Parc Asterix !

jeudi 21 juillet 2016

Nagayu Onsen

Daimaru onsen

Les onsens ont fait la réputation de la préfecture d'Oita dont on dit que c'est la capitale du onsen "onsen-ken". C'est à Beppu que l'on trouve le plus grand nombre d'onsens au monde (en fait c'est le deuxième site au monde après le parc de Yellowstone, mais on ne peut pas s'y baigner). Pourtant, ce n'est pas à Beppu ou Yufuin (autre haut-lieu du onsen) que l'on trouve le meilleur onsen du Kyushu (d’après un vote et je veux bien le croire tant il est agréable) et l'un des meilleurs du Japon.

Cet onsen qui se trouve à Taketa, au sud d'oita-shi et au pied du mont Kuju, s'appelle Nagayu Onsen. Il a la particularité d’être naturellement gazéifié. C'est d'ailleurs l'onsen gazéifié le plus célèbre du Japon.
C'est à partir de l’ère Edo que les bains se sont développés mais c'est au début de l’ère Showa (1926) que Nagayu est devenu célèbre car ses bains étaient et le  sont toujours réputés être bons pour le cœur et l'estomac. La concentration en gaz est l'une des plus importantes du monde ce qui fait la principale caractéristique de Nagayu Onsen.
L'eau des onsens de nagayu est potable et elle est recommandée pour améliorer la circulation sanguine et sa richesse minérale excellente pour l'estomac.

Après avoir fait le tour de Nagayu, je me suis dirigé vers Lamune Onsen.
Cet onsen m'avait frappé dans l’œil à mon arrivée grâce à sa mascotte et son architecture originale.



Un petit distributeur de ticket se trouve à l’entrée ; sur la droite, il y a une petite galerie d'art. 

On donne le ticket à la caisse puis pour accéder aux bains, on traverse la petite boutique souvenir (pas bête hein!) mais très sympa. On y trouve serviettes, t-shirts enfants, limonade (bof bof mais l’étiquette est sympa) et autres petits souvenirs.
On dépose ses affaires dans des casiers fermés puis on traverse un petit jardin avant d'arriver aux salles de bains.

En entrant dans l'onsen, inutile de se laver ou alors il faut aller dans la cabine de douche à l’extérieur. Au bout de quelques minutes, je suis allé dehors pour profiter du bain extérieur. À ma grande surprise celui-ci n était pas chaud juste tiède voire très frais mais la sensation de détente fut immédiate. De plus ce bain est gazéifié, donc très rapidement tout le corps est recouvert de petites bulles. Quelques minutes plus tard, je ressemblais à un comprimé effervescent dans un verre d'eau. C’était la première fois qu'un bain me détendait autant. Un vrai régal ! Tellement agréable que j'y suis retourne le lendemain.




Daimaru onsen

Daimaru onsen


Une bonne adresse pour manger.

Le lendemain, après une balade dans les alentours de Nagayu, j'ai voulu prendre un bain dans le onsen apparemment emblématique de Nagayu : Gozenyu onsen. Impossible de le louper, il est sur tous les flyers. Situé au bord de la rivière, le bâtiment de style allemand (la ville a un jumelage avec une ville allemande connue pour ses thermes) est le plus imposant et se démarque du reste.
On peut voir l'un des fontaines pour boire l'eau du onsen


Inutile de tourner en rond, cet onsen est classique alors que je pensais trouver des bains gazéifiés. Les bains sont beaucoup plus chauds que ceux de Lamune onsen et des fontaines permettent au visiteur de boire l'eau du onsen. Je ne pouvais donc pas partir sans en boire. Je dois dire que j’étais un peu inquiet car c'est le genre d'eau qui soit passe, soit donne une cagnasse instantanée. Finalement ça s'est bien passe mais le gout est très fort, ça ressemblait a l'Hépar tiède et plus relevée.
Cet onsen m'a laissé sur ma faim, du coup je suis retourné à Lamune.

Quelques mots sur l'un des plus originaux onsens que j'ai vu : Ganiyu onsen (ガニ湯). 
La légende veut qu'un crabe tombé amoureux d'une fille se fit foudroyer.
Ganiyu onsen est un onsen en extérieur mais vraiment en extérieur, c'est à dire que vous vous baignez à la vue de tous. Les femmes peuvent avoir une serviette. Pour accéder au bain, on descend un petit chemin, juste à côté du pont sous lequel on se change. En temps normal, la rivière ne vient pas jusqu'au bain contrairement à ce que montre la photo prise après de fortes pluies.


Mis a part les onsens, que faire a Nagayu ?
Plutôt que suivre la nationale, j'ai préféré prendre comme toujours la départementale, plus sympa car elle traverse la campagne.
Tout près de Nagayu, je suis tombé sur un lac aménagé pour des sports nautiques : on peut s'amuser en famille sur les pistes de ski nautique. C’était encore fermé quand j'y suis passé mais ça avait l air sympa.

En route vers la cascade Kiyotaki, alors que ce n’était mentionné nulle part, je passe devant de majestueux cèdres presque millénaires montant jusqu'au petit temple de Momiyama. Au bout de cette allée, un Zelkova de plus de 1000 ans, arbre caducifolié appelé Keyaki, est le dernier gardien avant d'entrer dans le temple. Le temple est classique mais cette allée d'arbre vaut vraiment le coup de s'y arrêter afin de les contempler. Les tout-petits pourront aller dire bonjour aux quelques vaches juste à côté.









Après avoir suivi une longue et étroite route j'arrivais à la cascade Kiyotaki. Un petit parking permet de se garer et un chemin mène jusqu'au pied de la cascade ou un ponton a été aménagé.








C'est une jolie cascade haute d'environ 30 mètres au milieu de la foret. Ce jour là, les conditions étaient vraiment très bonnes : la lumière du soleil filtrée par le feuillage verdoyant créait une atmosphère très apaisante.